So Long

So Long // création d’un spectacle sonore et plastique

Créateurs et interprètes : Patrick Charbonnier, Tristan Favre et Gyohei Zaitzu
Conception sonore : Joël Massey

En bref : Un espace public transfiguré par une installation plastique et sonore…un corps qui l’habite de sa danse insensée et extatique…deux hommes qui vont pêcher les sons concrets pour les insuffler dans une construction musicale bousculant la perception auditive…de quoi effleurer les lignes de faille de notre quotidien.

Objet et distribution :

Spectacle d’extérieur ou de lieux spacieux ouverts : hall, parcs, forêts, espaces verts, friches industrielles…)
Une installation sonore et plastique manipulée en direct par deux musiciens/collecteurs de son et plasticiens, Patrick Charbonnier et Tristan Favre, reconfigure un espace ouvert dans lequel évolue un danseur/performeur de Butô, Gyohei Zaitsu.

Durée : 30 minutes et une durée adaptée, selon la géographie des lieux… jusqu’à 2h…

Voir la vidéo :

Galerie Photos :

réalisées par O.Nuguet et M.Mihoubi

En ville, le 4 juin 2013 à Cluny (Narthex)
[photos dossier= »photoSoLong/Ville »]

A la campagne, le 5 juin 2013 à St Point (Champ de Brand)
[photos dossier= »photoSoLong/campagne »]

Propos artistique :

Aux frontières du regard et de l’oreille, dans un désir de bouleverser la vie quotidienne et de se réapproprier le réel – un homme habite l’espace public de sa danse insensée et extatique.
Deux autres hommes capturent, avec des microphones, la moindre manifestation sonore, la remodèlent pour l’insuffler dans une construction musicale brutiste et hypnotique.
L’installation sera autant plastique que sonore.

Chacun de ses éléments aura une fonction musicale, plastique et redessinera l’espace occupé :

  • la présence de trois magnétophones analogiques à bande magnétiques installés au centre de l’espace de jeu
  • des amplificateurs et haut-parleurs de taille et de caractère différents trônant au coeur du dispositif ou disparaissant dans l’environnement
  • les boucles de bande magnétique déroulées et les câblages reconfigurant l’espace et les volumes du site…

Les musiciens/manipulateurs des magnétophones y évolueront, captant les sons ambiants, les nourrissant de sons concrets, les dénaturant ou les poétisant en les sur-amplifiant ou en les gommant, les spatialisant, bousculant la perception auditive.
C’est dans ces matières sonores accumulées et ces silences rétablis, au milieu ou à la frontière de ces zones découpées que le danseur trouvera son cheminement halluciné.
La ville – tout comme le dehors – porte ses propres manifestations sonores et ses propres agitations humaines.
Toute performance artistique s’y déroulant ne peut que prendre en compte celles-ci, soit en s’en accommodant, soit en s’appuyant sur cette charge incontournable.
L’essence des manifestations (urbaines, naturelles…) et la mise en perspective de celles-ci par nos choix d’expression artistique sera le propos de cette nouvelle création.
Dans l’idéal, toutes les personnes présentes, lors de la performance deviendront spectateurs du reflet qui leur est renvoyé par ce miroir déformant, sorte de filtre poétique et onirique.

La danse butô :

Le butô est une danse japonaise subversive née dans les années soixante, initiée notamment par les danseurs Tatsumi Hijikata et Kazuo Ohno. Elle entend critiquer les formes de la danse japonaise traditionnelle, ainsi que la société industrielle responsable du drame des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Son médium de prédilection est le corps intime, lunaire et pourrissant.
Avec l’insolence du démuni volontaire, Gyohei Zaitsu mêle les codes de l’Orient et de l’Occident.
Pour aller plus loin, regardez cette courte vidéo :
http://player.vimeo.com/video/32615615?title=0&byline=0&portrait=0

Le dispositif sonore :

Il s’agit d’une installation de captation/diffusion plastique et décryptable pour le spectateur en contraste des « zooms » et autre matériel actuel du genre de plus en plus désincarné. Le « geste » des musiciens renforcera cette lisibilité. Cette installation tentaculaire sera différente selon la configuration du site investi.
Trois magnétophones à bande de marque UHER occupent l’espace central.
De chacun se déroule une boucle de bande magnétique de longueur variable (0,50m à 1.50m). Tous sont reliés à une même source de captation sonore (microphones, objets amplifiés) mais les différentes longueurs des boucles garantissent la variété de fréquence des mêmes informations enregistrées (ou non). Chaque magnétophone produit sa propre musicalité (variation de vitesse, marche avant/arrière, effacement total ou partiel…) et a sa propre diffusion amplifiée et pensée en fonction du lieu (puissance/distance/hauteur/choix de lieu réverbérant ou mat…).

La captation s’opérera de deux manières différentes:

  • Une captation globale des sons existants à l’aide d’un microphone statique performant sur pied. Ce microphone pourra enregistrer en continu, accumulant sur ces boucles de bande magnétique les diverses manifestations sonores ambiantes. Les traces ainsi accumulées seront ensuite progressivement effacées afin de nous ramener au réel.
  • Une captation plus fine, locale, permettant d’aller capter les sons les plus infimes dans les diverses zones géographiques de l’espace investi (gouttes d’eau dans une canalisation, conversation à travers une vitrine de magasin, bruits de ventilation, pas sur des branches, cailloux ramassés et manipulés, objets trouvés…) à l’aide d’un micro HF et, ainsi, de jouer avec ces corps sonores et matières récoltées sur place et considérées, délibérément, comme instrumentales.

Le jeu musical sera autant réalisé avec les corps sonores qu’en jouant sur les traitements offerts par cette installation (variation de vitesse de lecture du magnétophone, déplacements sur la boucle des magnétophoneslecteurs, marche avant/arrière, etc…), le tout associé à cette mise en scène spatiale des sons qui offrira à l’auditeur une véritable composition dans l’espace ou pourra évoluer le danseur ainsi que le public
C’est dans ces silences et ces matières sonores accumulées que le danseur trouvera son espace de jeu, improvisant à l’écoute de l’impromptu des sons de la rue immédiats et mémorisés…